Domaines éligibles au Fonds Vert pour le Climat
Le Fonds Vert pour le Climat (FVC) cherche à avoir un impact dans huit (8) domaines de résultats en matière d’atténuation et d’adaptation. Il s’agit en matière de réduction des émissions des gaz à effet de serre (atténuation) : (i) Production et accès à l’énergie, (ii) Transport, (iii) Bâtiments, Villes, Industries et Appareils, (iv) Forêts et utilisation des terres. En matière de renforcement de la résilience (adaptation) : (i) Santé, Sécurité en eau et alimentaire, (ii) Moyens d’existence des communautés, (iii) Infrastructures et environnement bâtis, (iv) Ecosystèmes et services écosystémiques.
Le FVC s’efforce de faire en sorte que ses investissements engendrent un changement de paradigme en faveur de la réduction des émissions des gaz à effet de serre et de la résilience au changement climatique. Il considère l’atténuation et l’adaptation comme les impératifs à la réponse au changement climatique. Il s’engage également à atteindre un équilibre entre le financement des initiatives d’atténuation et d’adaptation.
Le but du Fonds Vert pour le Climat est de financer des actions à forts impacts climatiques en cohérence avec les priorités nationales dans les pays en développement et ayant la possibilité de générer des co-bénéfices environnementaux, économiques et sociaux y compris le genre.
Les acteurs éligibles au Fonds Vert pour le Climat sont le secteur public (Ministères et leurs services déconcentrés, autres institutions publiques, etc.), les Collectivités territoriales, les Organisations Non Gouvernementales et Associations et le Secteur privé.
NB : Il convient de noter que les individus ne sont pas éligibles.
Les huit (8) domaines de résultats ont été ciblés en raison de leur potentiel à avoir un impact substantiel sur l’atténuation et l’adaptation. Ils servent de points de référence pour l’élaboration et la soumission des projets et programmes auprès du Fonds Vert pour le Climat.
Les quatre (4) domaines de l’atténuation :
Production et accès à l’énergie
Les projets/programmes du FVC visent à réduire les émissions grâce à la production et à l’accès à l’énergie à faibles émissions de carbone, en aidant à accroître les investissements dans les technologies modernes renouvelables afin de réduire la dépendance aux combustibles fossiles.
En effet, la production d’électricité, qui repose sur les combustibles fossiles, est l’une des plus importantes sources d’émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Il est urgent de redoubler d’efforts pour réorienter les investissements vers les sources d’énergie renouvelables et à faibles émissions. Les investissements sur ces fronts peuvent également offrir des avantages connexes, notamment l’amélioration de la qualité de l’air et de la santé, ainsi que la création de nouveaux emplois et de nouvelles industries. Il existe deux dimensions complémentaires mais distinctes de la réduction des émissions liées à la production d’énergie.
La première consiste à soutenir le déploiement à grande échelle de système de production d’électricité à faible teneur en carbone comme alternative aux combustibles fossiles conventionnels, notamment en intensifiant les investissements dans les technologies telles que l’éolien, le solaire, l’hydraulique et la géothermie, et en soutenant les « technologies intelligentes en matière d’énergie » comme les infrastructures de réseau plus réactives et le stockage d’énergie.
La seconde consiste à saisir le potentiel d’atténuation associé à un accès accru aux technologies énergétiques à faibles émissions. Ces interventions sont pertinentes dans les régions où les populations utilisent encore la biomasse pour cuisiner et/ou n’ont pas accès à l’électricité.
Grâce à ses projets, le Fonds Vert pour le Climat contribue à la mise en place de voies de résilience climatique à faible émission de carbone par le biais d’un large éventail de projets d’énergies renouvelables et en accordant un soutien particulier pour les investissements du secteur privé.
Transport
Les projets du Fonds Vert pour le Climat (FVC) visent à réduire les émissions par un accès accru aux transports à faibles émissions de gaz à effet de serre, en soutenant les systèmes de transport publics et privés à faibles ou à zéro émission de carbone.
En effet, le transport contribue pour une part importante aux émissions mondiales de CO2, les tendances prévoyant un doublement d’ici 2030. La croissance des émissions s’accélérera avec l’augmentation de la demande de déplacements (les voyages). Les transports auront un impact distinct sur les émissions futures, et il est urgent d’encourager des formes urbaines compactes et connectées, reliées par des solutions de transport durable, au lieu d’un développement tentaculaire, dominé par la voiture et à fortes émissions. Les tendances en matière de motorisation varient considérablement d’une région à l’autre et au sein d’une même région : l’utilisation des voitures particulières pourrait croître rapidement dans certains pays, tandis que d’autres sont dominés par les deux-roues. Certains pays ont mis en place des systèmes de transport plus durables, tels que les transports rapides par autobus (BRT), mais il reste nécessaire d’étendre leur portée, leur couverture et leur fonctionnalité.
Les programmes de transport à faibles émissions de carbone représentent une part croissante du financement de l’atténuation fourni par les fonds climatiques existants. Les pays élaborent des mesures d’atténuation qui ciblent les émissions du secteur, soit par l’adoption de nouvelles technologies et approches, soit par des transferts modaux et des approches plus durables de la planification des transports et des infrastructures.
Bâtiments, villes, industries et appareils
Les projets du Fonds Vert pour le Climat (FVC) visent à réduire les émissions des bâtiments, des villes, des industries et des appareils en soutenant les politiques, les normes et les technologies qui réduisent le besoin et la consommation d’énergie.
L’augmentation de l’efficacité énergétique dans les bâtiments et les équipements offre une atténuation significative et des bénéfices économiques. La conception et l’adoption de meilleures technologies ainsi que l’introduction d’incitations visant à modifier les comportements peuvent contribuer à réduire efficacement la consommation d’énergie. Il est donc nécessaire d’améliorer rapidement l’efficacité de la consommation d’énergie, mais les coûts initiaux élevés associés à ces investissements doivent être assumés car il existe un fort potentiel dans tous les pays et dans tous les secteurs.
Les programmes d’efficacité énergétique ont constitué un axe important des fonds d’atténuation existants, reflétant ainsi la reconnaissance croissante de leur viabilité commerciale. Néanmoins, ils représentent une part relativement moins importante du financement international de la lutte contre le changement climatique jusqu’à présent. Le potentiel d’efficacité énergétique et de construction de bâtiments écologiques dans les pays en développement reste inexploité. La valeur potentielle du Fonds Vert pour le Climat comprend le soutien au développement et à l’expérimentation d’instruments innovants qui augmente le financement disponible pour des investissements à plus grande échelle, éventuellement en partenariat avec des efforts visant à renforcer les politiques, les prix, les normes et d’autres incitations à l’efficacité.
Agriculture, foresterie et autres utilisations des terres
Les projets du Fonds Vert pour le Climat (FVC) soutiennent l’utilisation durable des terres et la gestion des forêts en fournissant des solutions adaptées aux pays qui protègent et restaurent les forêts.
L’agriculture, la foresterie et autres utilisations des terres (AFAT ou AFOLU en anglais) sont responsables de près d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Ces émissions sont principalement dues à la déforestation et aux émissions agricoles provenant de la gestion du bétail, des sols et des nutriments. Les forêts, affectées par le changement climatique en tant qu’écosystème, sont à la fois des puits de carbone et une source d’émissions de GES si elles sont dégradées. Les avantages conjoints des interventions visant à lutter contre la dégradation des forêts et le changement climatique sont très variés. Les forêts tropicales ont la plus forte densité de carbone en biomasse par hectare. De grandes étendues de forêts tropicales subsistent dans certaines régions, où se trouve le plus grand potentiel physique de réduction des émissions. Si certains pays ont réussi à inverser la tendance à la disparition des forêts grâce au reboisement et aux plantations, dans de nombreux pays, la disparition des forêts naturelles se poursuit à un rythme effrayant. La lutte contre la déforestation, en tant que mesure d’atténuation, a fait l’objet d’une attention considérable au cours de la dernière décennie. La réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+) peut représenter une part importante du potentiel d’atténuation au niveau mondial et offrir un large éventail d’avantages connexes. Les mesures d’atténuation prises dans les secteurs de la foresterie et de l’agriculture ont un potentiel élevé à un coût relativement faible. Dans une large mesure, leur perte reflète les défaillances de la gouvernance et du marché et souligne davantage les bénéfices liés à la réduction des pertes de forêts.
Les quatre (4) domaines de l’adaptation :
Écosystèmes et services écosystémiques
Les projets du FVC contribuent à améliorer la résilience des services écosystémiques en s’attaquant aux risques engendrés par la dégradation des écosystèmes affectés par le changement climatique.
En effet, les services écosystémiques sont les avantages pour les humains qui découlent des interactions entre les composants d’un écosystème. Il s’agit des services d’approvisionnement (eau, bois, aliments, plantes médicinales, etc.), de régulation (épuration de l’eau, régulation des inondations, régulation du climat, régulation des maladies, etc.) culturels (valeurs culturelles, cultuelles et spirituelles, éducatives, esthétiques, loisirs, etc.) et de soutien (cycle de l’eau, cycle de l’air, cycle de nutriment, formation des sols, production primaire de la biomasse, etc.). Le changement climatique aura un impact supplémentaire sur les systèmes naturels, affectant le flux des services écosystémiques. Il est l’un des principaux moteurs de la dégradation des écosystèmes, dont l’impact a augmenté le plus rapidement, bien qu’il y ait une incertitude sur la portée et les implications économiques spécifiques de ce changement. Les investissements holistiques dans les services écosystémiques sont complexes car ils impliquent de nombreux systèmes à différentes échelles et interagissent avec des considérations nationales telles que les droits d’utilisation des terres, la gouvernance environnementale et les réponses politiques. Souvent, les mesures hybrides combinant des approches écosystémiques et traditionnelles peuvent être les plus efficaces et les plus efficientes.
Santé, Sécurité alimentaire et Sécurité en eau
Les projets du FVC contribuent à accroître la résilience et le bien-être des communautés ainsi qu’à améliorer la santé, la sécurité alimentaire et la sécurité en eau grâce à des interventions stratégiques intégrées.
Le changement climatique devrait avoir des effets majeurs sur la santé et le bien-être, ainsi que sur les systèmes d’alimentation et d’eau, dans les pays en développement. Un climat changeant affectera tous les aspects de la sécurité alimentaire, principalement en raison des perturbations des systèmes agricoles et de production alimentaire. Les perturbations des cycles de l’eau et des nutriments dues au changement climatique peuvent à leur tour avoir des effets sur la santé. Les risques de faim et de malnutrition se retrouvent ainsi être aggravés en raison d’événements météorologiques extrêmes, notamment les inondations, susceptibles de détruire les cultures et les infrastructures essentielles. Le changement climatique entraînera également une nouvelle pénurie d’eau. On s’attend à ce que les ressources en eau de surface et souterraines renouvelables soient considérablement réduites dans certaines régions, de même que les prélèvements d’eau douce à usage agricole, industriel et domestique. Les périodes et les quantités de précipitations devraient être beaucoup moins prévisibles, affectant la production agricole.
Ces trois secteurs sont très étroitement liés aux efforts de développement, et il peut souvent être difficile de distinguer les composantes liées au climat des efforts plus larges visant à renforcer les systèmes d’alimentation, d’eau et d’agriculture dans les pays en développement. Les fonds d’adaptation, parmi ces trois domaines de résultats, ont donné la priorité aux activités liées à l’eau, tandis que l’alimentation et la santé ont reçu moins d’attention. Il est clair que le FVC peut potentiellement prendre plusieurs points d’entrée pour soutenir de meilleurs résultats. Il s’agit notamment du soutien à une agriculture climato-intelligente, écologiquement et socialement durable qui peut réduire les risques pour la sécurité alimentaire ainsi que les pressions sur l’approvisionnement en eau. Les efforts visant à améliorer la résilience des villes peuvent également produire des résultats intégrés dans ce domaine de résultats, en améliorant les systèmes et les infrastructures d’assainissement et de gestion de l’eau dans les zones urbaines.
Infrastructure et environnement bâti
Les projets du FVC soutiennent la résilience accrue des infrastructures et de l’environnement bâti face aux menaces du changement climatique en construisant des villes résilientes face au climat.
Les infrastructures des zones urbaines et rurales sont exposées à d’importants risques climatiques. Les efforts visant à accroître la résilience des systèmes d’approvisionnement en eau peuvent affecter les choix d’infrastructures pertinents. Le défi pour le FVC sera d’aider à faire évoluer les décisions d’investissement afin que ces installations soient à la fois moins polluantes et plus résistantes aux changements climatiques. La réduction des déficits des services de base et la construction de systèmes d’infrastructures résilients peuvent réduire l’exposition aux dangers et la vulnérabilité au changement climatique. Les pays en développement sont confrontés à des défis particuliers en matière de financement de tels types d’infrastructures.
Une des menaces climatiques évidentes sur les infrastructures est l’inondation. Pour répondre aux besoins de développement, des investissements massifs dans les infrastructures sont nécessaires. Renforcer les investissements et assurer leur cohérence avec les impératifs d’un développement à faibles émissions et résilient au climat à long terme est un défi majeur. En mettant l’accent sur le financement des villes compatibles avec le climat, Le FVC peut être en mesure de soutenir une approche intégrée de l’infrastructure qui offre à la fois des avantages de résilience et d’atténuation.
Moyens d’existence des communautés
Les projets du FVC promeuvent la résilience accrue des moyens d’existence des personnes, des communautés et des régions face aux risques climatiques.
Les moyens d’existence comprennent les capacités, les atouts et les activités nécessaires à la survie des communautés. Un moyen d’existence est durable lorsqu’il peut faire face et se remettre des stress et des chocs, maintenir ou améliorer ses capacités et ses atouts, sans porter atteinte à la base des ressources naturelles.
Le changement climatique exacerbe la complexité des efforts visant à garantir des moyens d’existence durables, agissant comme un facteur multiplicateur des menaces. L’incidence des événements météorologiques extrêmes aura des impacts croissants sur les moyens d’existence, pouvant être catastrophiques ou mineurs sur de courtes ou de longues périodes. L’incidence des événements extrêmes peut faire peser un lourd fardeau sur les systèmes nationaux qui façonnent la capacité d’adaptation. La vulnérabilité des populations aux risques naturels et leur capacité à faire face, à gérer et à répondre aux catastrophes dépendent de processus sociaux, économiques, culturels et politiques. En effet, les populations sont affectées de différentes manières et à différentes intensités en fonction de leur condition de vie.
La variabilité climatique, les changements et les événements extrêmes sont un fardeau supplémentaire pour les personnes vivant dans la pauvreté. De grandes populations de pauvres sont actuellement concentrées dans des régions qui dépendent largement de l’agriculture pour leur subsistance. Cela signifie que les efforts visant à renforcer la résilience du secteur agricole et de ceux qui en dépendent pour leurs moyens d’existence peuvent offrir un potentiel d’impact majeur pour le FVC. Le soutien à l’amélioration des moyens d’existence s’est de plus en plus concentré sur l’augmentation de la résilience, ou la capacité d’éviter une détérioration significative ou de restaurer rapidement ses moyens d’existence après un choc. La nécessité d’intégrer le risque climatique dans les politiques nationales de développement a attiré une attention croissante dans ce contexte, tout comme les liens entre les programmes d’adaptation et de réduction des risques de catastrophe. Le FVC offre la possibilité d’élargir l’accès à l’assurance climatique, en particulier pour les personnes pour lesquelles l’accès à l’assurance est actuellement très limité. Il est également possible d’utiliser des programmes de protection sociale pour aider les communautés pauvres à faire face aux défis et aux impacts liés au changement climatique à travers des programmes de protection sociale adaptative. La nécessité de soutenir et de favoriser l’adaptation des personnes, des communautés et des acteurs du secteur privé est également indispensable. D’autres initiatives de subsistance comprennent la diversification des moyens d’existence, la migration, le stockage des aliments, la mise en commun communautaire, les réponses du marché et l’épargne, les sociétés de crédit et les systèmes de soutien mutuel, etc. Beaucoup d’entre eux nécessitent au départ un investissement que le financement climatique peut soutenir.